L’ensemble du cortège arriva dans le centre de Rome en moins de trente minutes. Vu l’heure tardive, la route était dégagée, et de toute façon, avec la conduite alerte des italiens, il ne pouvait en être autrement!
L’entretien prévu ne commencerait que le matin à 7h30. Caroline avait, par conséquent, le temps de prendre une douche et de dormir un peu. Elle avait l’habitude de se rendre au « Raphael ». Cet hôtel luxueux était idéalement situé en plein centre historique de Rome, non loin de la piazza Navona, et offrait au-delà de son confort et de son charme, une vue magnifique sur toute la ville.
Guillaume, le chef de pôle « Balkans », qui l’accompagnait pour sa mission, en profita pour la suivre et descendre dans le même hôtel, cela lui permettrait de refaire un point avec Caroline devant un café, juste avant la réunion du lendemain.
Le matin, alors qu’ils se rendaient à pied à leur rendez-vous, elle reçut un appel d’Alban. Elle n’avait toujours pas répondu à son message de la veille et il s’en inquiétait. Lui aussi serait en réunion toute la journée et il ne pourrait pas être joignable. Elle le rassura, sans lui préciser qu’elle avait dû partir à Rome dans la nuit! Ils décidèrent de se retrouver le lendemain soir. Cette fois, c’est elle qui choisirait l’endroit, elle n’avait pas encore d’idée précise en tête, elle avait néanmoins envie de le surprendre.
Après que les participants aient choisi leur café, rituel obligatoire en Italie, la réunion put commencer. L’homme, intercepté par les services italiens, ne parlait ni français ni italien, la réunion se ferait donc en anglais. Il détenait plusieurs informations, essentiellement financières, sur des réseaux de traite des femmes en Europe. Il faisait, en effet, partie d’une Fondation, gérée par une milliardaire américaine qui, grâce à ses fonds et à ses relations, avait déjà réussi à libérer certaines de ces femmes victimes de réseaux spécialisés.
Guillaume pourrait croiser ces nouvelles informations avec celles, qu’ils détenaient déjà sur les transactions financières, qui transitaient des Balkans vers différents paradis fiscaux. Caroline, pour sa part, les intégrerait à son analyse, qui permettrait bientôt, elle l’espérait, de mener à des actions concrètes des services concernés.
Après avoir remercié leurs homologues italiens pour leur coopération, ils pouvaient maintenant repartir pour Paris. Leur retour était prévu sur un vol régulier, une voiture les attendait pour les emmener à l’aéroport de Fiumicino.
Ils avaient un peu d’avance avant le décollage, elle en profita pour faire un tour dans les boutiques de l’aéroport. Mais alors qu’elle se dirigeait vers la porte d’embarquement, elle put apercevoir, via les baies vitrées, d’autres avions eux aussi prêts à décoller, et tout à coup, sur l’un des escaliers, qui menait à un avion, elle vit Alban!
Comment était-ce possible? Où pouvait bien aller cet avion, et que pouvait bien faire Alban à Rome lui-aussi? Bien sûr, elle ne dit rien à Guillaume, qui de toute façon, même s’il la trouvait soudainement un peu bizarre, ne pouvait se permettre un commentaire. D’une part, il ne la connaissait pas suffisamment et d’autre part, vu son niveau hiérarchique, il ne s’agissait pas de la froisser.
Le trajet fut assez silencieux. Pour des raisons évidentes, il était de toute façon hors de question de parler de leur réunion dans l’avion. De plus, Caroline était très préoccupée par le fait d’avoir aperçu ou cru apercevoir Alban. Un doute s’installait…Il fallait absolument qu’elle sache si elle s’était trompée ou s’il y avait une possibilité qu’il soit également venu à Rome. Si tel était le cas, il fallait bien sûr qu’elle en apprenne la raison.
Au delà des informations qu’elles essaierait d’obtenir en arrivant à Paris, et malgré son trouble, elle se dit qu’il fallait qu’elle trouve l’idée du lieu de leur prochaine rencontre, de manière appropriée. Elle opta donc, pour un restaurant italien qu’elle adorait, près du Carrefour de l’Odéon. Ce restaurant proposait de la cuisine vénitienne, parler de cuisine italienne lui donnerait l’occasion d’en savoir un peu plus sur les éventuels allers et retours d’Alban en Italie. Dès son arrivée à Paris, elle s’occuperait de réserver une table pour le lendemain soir et lui enverrait l’adresse par sms, elle préférait lui parler, lorsqu’ils se retrouveraient. Il fallait qu’elle en ait le coeur net, était-ce bien lui qui était à l’aéroport de Rome?
© LeCarnetdeDameCatherine-2013
j’aime beaucoup la façon dont sont décrits les lieux, l’évolution de l’histoire, les détails si bien imagés par tes mots, on se sent aux cotés de Caroline!
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Merci Miss K’ty !! ❤ ❤ ❤
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