Comme ils rejoignaient la table qu’Alban avait réservée, celui-ci salua plusieurs personnes et les présenta à Caroline. Les présentations furent courtoises et rapides. Une fois sur la terrasse, alors qu’Alban commandait deux coupes de champagne, Caroline put apprécier la magie du cadre tellement parisien, dans lequel elle se trouvait.
Elle avait bien fait de mettre la petite robe noire Valentino qu’elle aimait tant, chic et sobre avec une touche de frivolité au niveau des manches, légèrement froncées sur le haut et bordées d’une fine broderie. Alban, bien que la trouvant très élégante, ne lui fit aucune remarque. Il lui demanda simplement comment s’était passée sa journée, elle répondit sans trop de précisions, ce soir c’est elle, qui essaierait d’en savoir plus.
Leur conversation fut enjouée, ils aimaient tous les deux les voyages et, la façon, dont ils en parlaient, les confortait dans leur première impression. Un nouveau point commun les réunissait ! Ils savaient aussi bien découvrir un pays, en logeant dans des grands hôtels que chez l’habitant…en découvrant la cuisine traditionnelle qu’en fréquentant les restaurants internationaux…en étant seul ou avec des amis. En fait, une des rares parties du monde qu’ils n’avaient jamais visitée était l’Amérique latine…peut-être iraient-ils un jour visiter l’Argentine ou le Brésil ?
Leur table était prête pour le dîner, ils quittèrent la terrasse et se rendirent à l’intérieur. A peine leur commande passée, leur conversation continua de plus belle. Après avoir dégusté un délicieux filet de daurade aux agrumes, Caroline vit qu’elle recevait un appel, mais les téléphones portables étaient interdits dans les salons. Elle devait cependant y répondre, son métier l’obligeait à être joignable en permanence. Elle s’excusa auprès d’Alban sans plus d’explications et sortit.
Il fallait qu’elle retourne à Rome. Sa dernière mission avait porté ses fruits. Ses homologues italiens venait d’intercepter un contact important, elle devait le rencontrer avant qu’il ne reparte. Comment allait-elle gérer cette situation? Heureusement, le dîner touchait à sa fin. Elle décida qu’un café lui ferait du bien, d’autant plus que sa nuit présageait d’être courte. De plus, ce café lui permettrait de ne pas partir immédiatement après son appel et par conséquent, sans doute, de ne pas susciter trop d’étonnement chez Alban.
Malgré tout Alban fut un peu surpris du départ, relativement précipité, de Caroline, mais il se dit qu’elle était certainement un peu fatiguée de sa journée, et surtout, il se rassura en pensant que cela devait certainement être une stratégie féminine, pour ne pas paraître trop empressée vis-à-vis de lui.
De toute façon, lui non plus ne pouvait rester plus longtemps, il était également attendu.
Malgré ses urgences professionnelles, Caroline fut ravie de ce nouveau rendez-vous. Elle n’en savait pas beaucoup plus sur la vie d’Alban, mais finalement laisser libre cours à leur conversation leur permettait aussi de découvrir différentes facettes de leurs personnalités et pour l’instant, elle n’était pas déçue, bien au contraire.
Un chauffeur attendait Caroline place de la Concorde, il n’y avait plus de vol régulier pour Rome à cette heure-ci, il fallait qu’elle passe chez elle se changer, avant de se diriger vers l’aéroport du Bourget. Un avion privé l’attendrait, elle, ainsi que Guillaume, un autre chef de pôle responsable des Balkans.
Leur avion atterrit à Rome, une heure trente plus tard. Un texto d’Alban la remerciait pour la soirée, il concluait en disant « A très vite »….Bien sûr, elle espérait qu’il dise vrai, mais elle lui répondrait plus tard, il était deux heures et demi du matin, ses homologues italiens l’attendaient.
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